(journal de mes sensations)

lundi 10 octobre 2011

Correspondances 2.

Après cette fameuse soirée de retrouvailles évoquée ici, la maîtresse de maison qui était à l'honneur ce soir-là, envoya à tous les convives un mot de remerciement tout à fait charmant, où elle nous faisait part de sa grande surprise et de ses fortes émotions...
Ce fut, bien entendu, pour moi l'occasion de faire le malin, en lui répondant immédiatement par ce courriel, comme-ci le sien ne s'adressait qu'à moi-même :  
Il me suffit de recevoir un mot pour que chez moi il en évoque cent ! Sans doute un peu autiste, mes synapses voyagent lentement et me privent du plaisir des bons mots dits, des belles et vives réparties, qui ne surgissent qu'au ralenti... Mais dès lors que je les écris, je passerai presque pour un érudit, un homme d'esprit. Alors, comme de tout ce qui m'amuse... j'en abuse.
Je rentre d'une visite rendue à mes parents, à qui j'ai raconté nos retrouvailles. Le premier mot de ma mère fut : " Isabelle, cette jolie petite brune, que je t'avais empêché d'aller voir un soir..." !!! 
- Il me faut ici apporter quelques explications : Isabelle fut, il y a trop longtemps pour donner une date et rester poli, une de mes premières amoureuses. 
La surprise passée, à peine le temps d'un embarras ne me remettant pas tout à fait... la première chose qui lui vînt à l'esprit et qu'elle lâcha devant toutes ses amies qui s'empressaient autour de nous (...) était que durant notre brève relation d'adolescents, il fallait composer pour nos rendez-vous avec mes immanquables "quatre heures"... à croire qu'une tartine beurrée et un chocolat chaud avaient plus d'importance que la découverte des merveilles de l'autre sexe, ou encore que j'avais peur ! Mais plus vraisemblablement que je me sentais obligé de rentrer chez moi, tout de suite après l'école, afin d'éviter que s'inquiète exagérément ma mère névrosée... le téléphone portable n'existait pas encore... - 
Bon sang, il suffit de quelques goûters et d'une mère angoissée pour rater son entrée dans la vie ! 
Je dois reconnaître que les années qui suivirent ne dérogèrent que peu avec ce qui prenait de plus en plus l'aspect d'une malédiction. Heureusement, j'eus l'occasion de briller de tous mes feux, ainsi que de prendre des bains glacés...
La soirée fut aussi pour moi inoubliable, particulièrement quand ta sœur décida courageusement de me faire briller sur la piste de danse, alors qu'elle n'était vraiment pas à la hauteur de mon incompétence à m'agiter de la sorte - du moins tout habillé - et ne connaissant pas toutes les raideurs de corps et d'esprits qui donnent un aspect amidonné à toutes mes tenues. Et, plus embarrassant encore, de prendre le risque, par la nature même de l'exercice, d'en éveiller une toute autre, plus explicitement localisée. 
Il y eut aussi cette immense détresse psychologique qui s'empara de moi lors d'une tentative de conversation avec ton beau-frère...
Mais moins sérieusement, tu n'imagines pas comme je suis enchanté que nous nous soyons retrouvés, je n'aurai jamais assez d'éloges pour François d'avoir su casser le carcan de toutes ces années qui nous tenaient séparés... 
Cessons donc d’espérer, voyons-nous dès que possible... Pourquoi ne pas aller illuminer un soir Paris de nos histoires, de nos espoirs ?
Il m'a semblé que certains de mes courriers avaient ici une place, parce qu'ils exposent d'autres facettes de ma personnalité, et plus particulièrement cet humour que j'aime à utiliser à mes dépens, mais pas seulement... 

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